Georges melies
Georges Méliès et le Cinéma des attractions : Synthèse et bibliographie
Introduction aux séances de cours Les effets visuels, par le biais des effets spéciaux et plus précisément les trucages d’incrustation, stimulent le cinéma depuis ses débuts. En manipulant l’image, le trucage insuffle artificiellement de l’imaginaire et du spectaculaire, accentuant l’illusion de réalisme ou « d’irréalisme ». Cette impression, basée sur le mensonge, joue sur l’esthétique et la perception du trucage chez les spectateurs, entre monstration et transparence de la technique. Il y a un paradoxe sous-jacent de la pratique des effets spéciaux cinématographiques : ceux-ci doivent représenter l’extraordinaire tout en devant rester inaperçu, afin que le public soit convaincu de la « probabilité » du spectacle présenté sur l’écran. Si ce type de manipulation implique la retouche, la modification, la transformation, la déformation de l’image, il n’en reste pas moins que le résultat final vise à effacer toute trace d’artifice et à donner à voir cette image altérée comme étant « vraie ». Ce goût pour le faux/vrai existe depuis plusieurs siècles et s’est manifesté sous forme de trompel’œil picturaux, d’anamorphoses, de jeux d’optique, de projections de lanterne magique, de photographies « truquées », de films à effets. L’image manipulée du dix-neuvième siècle, notamment dans l’art trompeur et l’usage de la photographie, a donné l’illusion de la capture de la réalité. En la scindant et en la déformant, l’image donnait l’impression de pouvoir jouer avec la réalité et de l’infléchir. Elle acquiert ainsi un pouvoir quasi surnaturel. Depuis Méliès, l’illusion photoréaliste de l’irréel n’a pas cessé d’être une source d’inspiration du cinéma spectaculaire. Un grand nombre de cinéastes et de techniciens vont jouer sur la visibilité des truquages dans leurs films, comme un truc « magique » en