gestion finaciere
Sous les apparences d’une technique – plus ou moins complexe ou ésotérique aux yeux des profanes – la comptabilité est en fait un ensemble de constructions sociales, historiquement datées et génératrices d’effets économiques. L’idée d’une neutralité des instruments comptables n’est plus de mise et ne sert, quand on y a recours, qu’à dissimuler une idéologie derrière des faux-semblants. L’histoire de la comptabilité montre en effet que celle-ci est intimement liée aux grandes évolutions économiques et sociales et que tout système comptable est amené à changer en fonction des attentes et des besoins des acteurs, de leurs rapports de force, de leurs conflits ou de leurs ententes.
La concentration des capitaux et leur internationalisation, la complexification des modes de financement ont fait apparaître des problèmes nouveaux auxquels les concepteurs de systèmes comptables ont dû faire face : par exemple, au cours des vingt dernières années, les nouveaux contrats commerciaux comme le crédit-bail ou la montée des éléments immatériels. Les technologies informatiques sur lesquelles s’appuient aujourd’hui les producteurs de comptes en ont par ailleurs bouleversé les conditions de fabrication et transformé les conditions de travail dans toute la chaîne de production.
Le système comptable constitue la base de toute la production de l’information économique dont disposent les agents économiques. Il apporte une forme de représentation des entités économiques et de leurs transactions. Ce n’est pas parce que la loi comptable invite les producteurs de comptes à fournir une «image fidèle » de la situation et des résultats de l’entreprise qu’il faut tomber dans la naïveté consistant à croire qu’il existerait une vérité comptable, fournie par les chiffres, détachée des contingences sociales et de toute arrière-pensée stratégique de la part des dirigeants d’entreprise. Un minimum de connaissances et un peu d’habitude de