Godin
Fils d'artisan serrurier, Jean-Baptiste Godin est formé très jeune au travail des métaux et entame son tour de France à 17 ans. De retour àEsquéhéries, sa ville natale, en 1837, il ouvre un petit atelier de fabrication de poêles en fonte de fer pour lesquels il dépose un brevet en 1840. En 1842, il découvre les théories de Charles Fourier. En 1846, il transfère à Guise sa manufacture d'appareils domestiques. En 1854, il en crée une autre près de Bruxelles, le Familistère Godin. En 1855, il participe financièrement à l'expérience du phalanstère de La Réunion de Victor Considerant, au Texas. Il y perd la moitié de sa fortune personnelle, mais en tire les leçons et décide de se consacrer seul à ses grands projets.
Sensible à l'idée de la redistribution des richesses industrielles aux ouvriers, il souhaite créer une alternative à la société industrielle en plein développement à son époque, et offrir aux ouvriers le confort dont seuls les bourgeois pouvaient alors bénéficier. À partir de 1859, il entreprend de créer un univers autour de son usine de Guise, le familistère, dont le mode de fonctionnement peut être considéré comme précurseur des coopératives de production d'aujourd'hui. Il favorise le logement en construisant le Palais social (logements modernes pour l'époque), des lavoirs et des magasins d'approvisionnements, l'éducation en construisant une école obligatoire et gratuite, les loisirs et l'instruction avec la construction d'un théâtre, d'une piscine et d'une bibliothèque. Tous les acteurs de l'entreprise avaient accès aux mêmes avantages quelle que soit leur situation dans l'entreprise. La construction du Familistère de Guise s'étend de 1859