Gommes incipit
1. Les éléments traditionnels
2. une mise en scène théâtrale
3. un univers déshumanisé
1. Les éléments traditionnels
Repères spatio-temporels : heure ; salle de café (mobilier du café) ; début de journée : début de roman (mais début de l'hiver : de la dernière saison) ; indications de lumière
La mise en place d'une atmosphère de contraste :
a)Une impression d'ordre : l'importance des nombres ; "l'ordonnance idéale" (référence possible à l'ordonnance du monde, référence idéale pour les romanciers jusqu'au XIXme siècle ?).
b) Une atmosphère inquiétante : certes, un décor est planté, mais il inquiète le lecteur plus qu'il n'excite sa curiosité (aspect lancinant de l'écriture des nombres ; "incompréhensible et monstrueux"). D'où vient le malaise ?
2. Une mise en scène presque théâtrale
Présent de l'indicatif ; "présent en scène" : le début du texte se situerait en coulisse : lorsqu'on installe le décor. l'importance du "faux" (par opposition au vrai : "l'existence propre"). D'où les jeux sur ombre et lumière : "dans la pénombre" ; "quand tout est prêt la lumière s'allume"
D'où également l'importance des gestes et des mouvements : presque davantage du mime que du théâtre : absence de parole ou de notation sonore (les chaises elles-mêmes descendent "doucement") : un monde antérieur à la naissance de la parole ?
Mais la mise en scène ne peut durer : au théâtre, tout est calculé jusqu'au bout et "ça marche" ; ici, le théâtre lui-même va basculer dans le flou d'abord, puis dans un univers encore plus confus. Pourquoi ?
3. Un univers déshumanisé
a) Négation de cette ordonnance universelle, plutôt rassurante. Présence du champ lexical du flou : flottement, flotter ; cerne d'erreur et de doute ;inversion, décalage, confusion..
b) Plus grave encore : déshumanisation du personnage, réduit à une marionnette : pas d'identité (seul une fonction : "le patron"). Le portrait n'est que le portrait de l'image renvoyée par le miroir (pas le portrait véritable). Les