gorgias
Les sophistes traitent eux aussi du problème des rapports entre l'être et le discours, mais opèrent un renversement : c'est désormais le discours qui a la primauté. Ce qui conduit à deux positions sophistiques : celle de Gorgias, pour qui il n’y a pas d'être
Mais un discours qui ne prétend pas, comme c'est évidemment le cas de Platon, pouvoir atteindre la vérité puisque « le discours, il n’est ni les substances ni les êtres : ce ne sont donc pas les êtres que nous révélons à ceux qui nous entourent ; nous ne leur révélons qu’un discours ». Un simple discours dans toute sa matérialité qui ne renvoie qu'à lui-même nécessite un savoir technique pour produire son effet : la rhétorique apportant une solution aux problèmes posés, ils ne constituent pas une réponse unique et définitive
La dialectique s'enracine dans la pratique ordinaire du dialogue entre deux interlocuteurs ayant des idées différentes et cherchant à se convaincre mutuellement. Art du dialogue et de la discussion, elle se distingue de la rhétorique (qui se rapporte plutôt aux formes du discours par le dénombrement de ses différentes figures) car elle est conçue comme un moyen de chercher des connaissances par l'examen successif de positions distinctes voire opposées
Socrate avait aussi une méthode de réfutation particulière (elenchos socratique), consistant à pousser la thèse de son adversaire jusqu'à ses ultimes conséquences pour en montrer l'invraisemblance
Chez Platon, la dialectique est ainsi une science ou un tupe de connaissance6 qui repose sur la confrontation de plusieurs positions de manière à dépasser l'opinion (doxa) en vue de parvenir à un véritable savoir (ou à la vérité). Il s'agit donc d'un moyen de s'élever du monde des apparences (ou du "sensible") vers la connaissance intellectuelle personnage qui conduit la discussion, Socrate le plus souvent, est le porte-parole de l'auteur. Ce serait alors au lecteur lui-même de former son propre jugement,