Depuis le 4 avril 2009, les musées ouvrent leurs portes gratuitement aux jeunes de moins de 26 ans. Il s'agit d'une mesure annoncée par le Président de la République en janvier, et portée par la ministre de la Culture et de la Communication.
 Durant les six premiers mois de 2008, cette étape importante pour la démocratisation de notre vie culturelle a connu une première expérimentation qui a révélé le succès de la gratuité auprès des jeunes de 18 à 25 ans. Cette mesure concerne aussi les enseignants du premier et de second degré de l'Education nationale.
La mise en place d'une telle politique vise à instaurer une plus grande démocratisation culturelle, c'est à dire mettre à la portée du plus grand nombre le patrimoine culturel et artistique de notre pays. Ce type de démarche répond à une volonté ancienne, portée par Malraux : rentre la culture plus accessible pour tous. Pour autant, l'on peut se demander si le fait de rendre la culture gratuite permet d’établir une véritable démocratisation culturelle. Il apparait nécessaire de mettre en perspective les différentes mesures de démocratisation culturelles par le biais de la gratuité au regard de leurs résultats.
Il s’agit donc d’étudier si la gratuité induit mécaniquement une plus forte démocratisation culturelle.

I. La gratuité : un nouvel outil de la démocratisation culturelle en France

1. La démocratisation culturelle est le fruit d’une volonté ancienne et fondatrice

La question de l’accessibilité des biens culturels est posée dès 1789

Louvre : l’utopie politique qui présidait à l’ouverture du Louvre en 1793 supposait la gratuité pour tous. Pour les révolutionnaires, le patrimoine national constitue l’héritage des citoyens et cette propriété collective suppose une liberté de visite. Le musée est également un outil d’éducation et d’édification du peuple. Mais pour la République naissante, le musée est avant tout le lieu d’apprentissage des artistes, des artisans et des ouvriers d’art. La