Grève 1947
Les grèves de 1947 en France furent une série de grèves insurrectionnelles, initiées fin avril à la régie Renault, et aggravées en septembre par la dénonciation du plan Marshall par le Kominform. On compte vite 3 millions de grévistes1. 23 731 000 journées de travail sont perdues en 1947 pour faits de grève contre 374 000 en 1946, mais le mouvement demeure moins important qu'en Italie, où les communistes sont également exclus du gouvernement. En mai, les ministres communistes quittent en effet le gouvernement, mettant fin au tripartisme, et à la fin de l'année, la CGT se divise, une minorité réformiste et pro-atlantique créant Force ouvrière (FO). Bien que créées en décembre 1944, les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) connaissent leur première véritable mission de maintien de l'ordre avec les grèves de novembre-décembre 1947, le tout sous la houlette du ministre de l'Intérieur Jules Moch (SFIO).
Sommaire [masquer]
1 Début des grèves
2 Fin du tripartisme et extension du mouvement social
3 Grèves de novembre
4 Débats de décembre, législation et scission syndicale
5 Notes et références
Début des grèves[modifier]
Les grèves commencent le 25 avril 1947, à la régie Renault de Boulogne-Billancourt, nationalisée l'année précédente. La veille, le cabinet Ramadier avait réduit la ration quotidienne de pain de 300 à 250 grammes2.
L'usine emploie 30 000 hommes, la Confédération générale du travail (CGT) y revendiquant 17 000 membres2. La grève est initiée, entre autres, par le trotskiste Pierre Bois, militant de l'Union communiste et l'un des fondateurs de Lutte ouvrière, ainsi que des militants anarchistes (Gil Devillard, de la Fédération anarchiste) et des membres du Parti communiste internationaliste (PCI, trotskyste)2. L'importance de l'intervention du PCI dans ce mouvement transparait dans un article de la revue Cavalcades, numéro 65 du 26 juin 1947, intitulé « Un instituteur, un ingénieur, un journaliste, chefs de la IVe