Cette voiture rouge
Merci pour m’avoir apporté cette tasse de café, Monsieur, c’est une belle petite tasse (sourire malade), alors où étais-je? Ah… Oui, vous vouliez savoir comment tout cela m’est arrivé, n’est-ce pas doc?
Tout a commencé au tendre âge de sept ans, je n’oublierais jamais cette nuit… Oui… je ne m’embarrasserai jamais de ce détail, qu’il faisait nuit, et qu’il faisait froid, que le soleil m’avait abandonné sans même m’avertir de son départ. Et moi, j’étais seul, debout pendant quatre heures devant la petite école élémentaire de Jean-Jacques Martin. Et j’attendais dehors sans mouvement, pensant que si je pars pour prendre un petit « pee break,» mon père viendrait et repartirait sans moi. Alors, je restais là, les jambes croisées et à 19h 22, oui, je me rappelle de l’heure exacte car j’ai vérifié ma petite montre d’édition Batman, et elle disait surement 19h 22. Dieu merci, à cette heure, il est venu. Et j’étais soudainement rempli d’extase lorsque je l’ai vu entré dans le parking de l’école Il conduisait lentement et sans même me regarder, il a juste fait un petit signal de la main pour que je vienne, mais ce geste n’était pas du tout nécessaire car moi et mes fesses gourdes couraient déjà vers cette belle petite voiture rouge. Je suis entré dans notre voiture, et j’ai regardé mon père pour lui dire merci d'être venu me chercher, mais il ne m’a rien répondu, il a simplement continué à regarder vers l’avant. Sa face était dure, et ses yeux sérieux, comme quelque chose le dérangeait, mais je ne voulais rien lui demandé, car il n’avait pas l’air de vouloir en discuter. Il a pris environ sept minutes pour arriver chez nous, mais avec ce silence inconfortable, il paraissait comme s’il durait une éternité. On s’approchait de chez nous, quand il a finalement commencé à me parler mais ce n’était pas « la simple bienvenue et je t’aime » que je voulais entendre auparavant. Encore, sans même me regarder il m’a dit, d’une voix basse et sévère : « Toi,