Guerre d'algérie
I Le début des « événements d’Algérie », 1954-1958 1. Origines et débuts de la guerre (1945-1954) Les origines de la guerre d’Algérie sont à chercher dans l’aggravation depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale d’une situation dont les racines sont beaucoup plus anciennes. La première cause tient au statut politique de l’Algérie. Formée de trois départements (Alger, Oran, Constantine), son statut en fait une entité totalement différente des départements de métropole. Elle est en effet soumise à l’autorité d’un gouverneur général nommé en Conseil des ministres et elle comprend deux catégories de citoyens de droits inégaux : Les Français qui, seuls, possèdent les droits politiques Les musulmans, de statut «coranique», qui en sont dépourvus Le statut, voté en 1947 par l’Assemblée nationale, perpétue l’inégalité : il prévoit l’élection d’une Assemblée algérienne de 120 membres aux prérogatives restreintes (elle n’a réellement que des attributions financières), désignée au double collège : les 9 millions de musulmans désignent 60 députés, le même nombre que le million d’Européens. L’attitude intransigeante de l’administration française condamne à l’impasse le nationalisme musulman et, de ce fait, prive les autorités d’interlocuteurs représentatifs. Traditionnellement, le nationalisme algérien est constitué de trois courants Le courant traditionaliste, celui des Ulémas, qui résiste à l’intégration française en s’appuyant sur l’Islam et sur la culture musulmane. Le courant réformiste est formé de bourgeois et d’intellectuels musulmans. Réformistes, attachés à la voie légale, ils ont comme chefs Ferhat Abbas et Ahmed Francis. Longtemps partisans de l’intégration à la France, ils se sont décidés tardivement (durant la guerre) en faveur d’une République algérienne. Rassemblés dans l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), ils espèrent parvenir à ce résultat avec l’accord de la