Guerres justes
1ère approche. Selon certains calculs, près de quatre milliards d'hommes auraient été tués dans les guerres qui ont eu lieu depuis le commencement de l'histoire. La guerre est une calamité mais cette calamité a pu paraître à maintes reprises nécessaire et justifiée. La question posée est un dilemme moral et politique. La guerre est affreuse - elle tue et elle détruit. Elle paraît donc condamnable absolument - au nom de la dignité humaine et du respect de la vie. Mais la guerre peut être aussi nécessaire et elle peut être justifiée au nom d'un idéal supérieur à la réalité présente.
La condamnation absolue de la guerre
Elle peut être faite au nom d'un idéal de non-violence. Cet idéal se lie à l'idée d'une valeur absolue de la vie. Alors, tuer devient un acte injustifiable - dans l'absolu. La vie humaine, en effet, n'est pas une valeur parmi d'autres (qu'elles aient pour nom amour, liberté, justice, progrès, etc.), puisque sans elle, toutes les autres valeurs n'ont plus de sens : on ne peut pas être libre et mort, heureux et mort. La guerre est la fossoyeuse des peuples : pourquoi l'homme devrait-il jouer le rôle de croque-mort du destin ? Il ne saurait donc y avoir de guerre juste puisque la guerre est par essence meurtrière.
Si encore il y avait une dernière guerre ! Mais il n'y a jamais de dernière guerre. Liberté, justice - le combat est toujours à recommencer, avec les meilleures raisons du monde : qui a jamais participé à une guerre injuste ? Vrai travail de Sisyphe - à cette différence que Sisyphe ne mourait pas.
Rien n'est plus funeste que l'idée cynique selon laquelle la fin justifie les moyens. Il n'y a pas de symétrie : la fin n'est que possible, seuls les moyens sont réels.
La justification de la guerre
On peut considérer que faire la guerre pour réaliser un idéal de liberté, de justice est préférable au fait d'avoir à supporter quotidiennement l'esclavage et l'injustice. Si une tyrannie écrase le peuple,