Guide du voyage hors du corps
10122 mots
41 pages
La pensée traditionnelle, qui rejoint l’ésotérisme de toutes les grandes religions, à constamment affirmé l’existence d’un corps subtil, distinct du corps physique, capable de s’en détacher et d’effectuer des déplacements dans l’espace. mais ce savoir ne devait être communiqué qu’aux seuls initiés. Les Egyptiens, déjà, considéraient qu’un double, ayant la même forme que le corps, les mêmes facultés de voir, d’entendre et de ressentir, subsistait après la mort et venait habiter le tombeau où il vivait d’offrandes. Au Tibet, comme aux Indes, les récits de dédoublement et de projection de corps fluidique sont innombrables. Les soufis du monde arabe et les mystiques de l’Islam chi’ite voyageaient aussi dans ce « monde des corps subtils », qu’Henri Corbin, le grand spécialiste de la pensée iranienne, définit comme un « monde médian où les esprits se corporalisent et où les corps se spiritualisent », à la fois « monde de l’âme » et « monde de l’Ange ». Il ne fut pas le seul à découvrir cette autre dimension de l’espace et du temps. En Occident aussi, de grands penseurs qui situaient leur recherche loin de tout cartésianisme, Jacob Boehme, Swedenborg, Oetinger… en reconnurent également l’existence. quand à René Guénon, dont les écrits font autorité en matière de pensée traditionnelle, voici comment il identifie la nature du « corps astral » : Cependant , Guénon déconseillait formellement de chercher à invoquer le corps subtil d’une personne vivante. Les grands initiés seraient-ils les seuls capables d’envoyer leur conscience hors de leur corps ? L’expérience poétique ne permet-elle pas, dans certaines conditions d’atteindre les mêmes résultats ? a moins que l’expression poétique ne soit celle qui permette le mieux de transcrire les visions rapportées. Ainsi l’on peut constater que les récits, les descriptions que Gérard de Nerval présente dans, Aurélia, comme l’écho de ses expériences nocturnes, coïncident parfaitement avec le savoir des initiés de tous