Géoculturelle
Géopolitique des religions ? Il s’agit principalement de rivalités territoriales entre des forces politiques qui se réclament de façon explicite ou implicite de représentations religieuses plus ou moins différentes. La dimension religieuse a parfois été la source officielle de la définition de frontières nationales ou même de la création d’États. On pense évidemment en premier lieu à Israël, mais c’est loin d’être un cas unique : la division des Indes britanniques en 1947 entre un État à majorité musulmane, le Pakistan, et un État à majorité hindouiste, l’Inde, est une autre illustration de la création d’entités politiques territorialisées en fonction de critères religieux. Ces exemples extrêmes ne sont là que pour mieux démontrer qu’il n’est pas possible d’éliminer les représentations et les identités cultuelles au profit de géopolitiques rivées à la seule description d’acteurs se déchaînant sans autres raisons que celle de déployer leur puissance. Il est évident, dans ce sens, que nous accordons une grande importance à la dimension idéologique comme ressource politique fondamentale et nullement comme simple instrument au service des puissances institutionnalisées. Le fait même de parler de « géopolitique du christianisme » emporte notre choix de dépasser une géopolitique des États-nations.
Les relations entre États, y compris lorsqu’elles s’expriment par la guerre, ne sont pas exemptes de variables religieuses. Ceci fut surtout vrai dans les conflits récents des Balkans : le soutien russe à la Serbie tient en partie à la fraternité chrétienne orthodoxe, le Kosovo fut le terrain d’une fracture ethno-cultuelle entre Serbes chrétiens et Albanais musulmans.
Depuis la fin du XX° siècle, l’appartenance religieuse est devenue, plus encore que la langue un identifiant