()La crise de la culture – Hannah Arendt : Hannah Arendt (1906‐1975) est une des figures mères de la philosophie politique du XXe siècle. Sa pensée est directement liée aux totalitarismes qu’elle a connus et dont elle a souffert. Elle ne peut et ne doit pas être étiquetée dans l’échiquier politique sous les rubriques du socialisme, du libéralisme ou du communisme etc., étant donné qu’elle a toujours prôné la liberté de penser et de modifier ses convictions, faculté de penser essentiellement individuelle dont l’absence est considérée …afficher plus de contenu…

Bien entendu, l’autorité, par nature inégalitaire, s’oppose à la persuasion par arguments qui d’adresse à des égaux. Le mot et le concept d’autorité sont d’origine romaine et non grecque. L’autorité dont il est question pour les Romains est celle qui vient du passé. Elle apparaît et se confond avec la fondation de Rome par Romulus et Remus.
La philosophie grecque n’a connu que des échecs dans ses tentatives pour isoler philosophiquement le concept d’autorité. Il implique en effet une obéissance dans laquelle les hommes conservent leur liberté étant donné que ce sont eux‐mêmes qui ont reconnu cette autorité.
L’échec de Platon réside dans son utopie de la « belle cité » (kallipolis) où il se demande …afficher plus de contenu…

L’Église va récupérer, via les Romains, la mythologie platonicienne des punitions et récompenses dans l’au‐delà, laquelle est, selon Arendt, totalement étrangère « à la lettre et à l’esprit de la doctrine de Jésus de Nazareth ». Pour se convaincre que le fil de la tradition est clairement rompu, il suffit de se demander combien de personnes aujourd’hui, hormis quelques intégristes fanatiques, ont sincèrement peur de l’enfer ? Les hommes ont plutôt peur de la mort. Il ne faut pas espérer, contrairement à la volonté du Pape actuel par exemple, de revenir à la tradition étant donné qu’il y a eu une rupture causée par la sécularisation et que cette rupture est