Hannah arendt, « le travail est la moins humain des activités »
2. Dissertation : Pour Hannah Arendt, « le travail est la moins humaine des activités ». Vous confronterez cette affirmation aux œuvres …afficher plus de contenu…
La question « À quoi ça sert ? » en vient à écraser toutes les autres perspectives sur l’activité et à faire apparaître comme accessoires celles dont le vivant peut se passer. Dès lors, affirme H. Arendt, cette hégémonie de l’exigence d’une utilité ramenée à la nécessité vitale menace de recouvrir la question du sens et porte atteinte à la dimension spécifiquement humaine de l’activité : elle nous pousse à nous conduire comme des rouages de machines, ou comme des fourmis dans la fourmilière. Les uns et les autres – rouages et fourmis – fonctionnent, ils contribuent à la bonne marche de l’ensemble, sans jamais poser la question du sens de ce qu’ils font – et pour cause …afficher plus de contenu…
Or notre temps – l’époque moderne, celle du primat de la technique – écrase la polysémie sous l’hypertrophie de l’utilité : nous travaillerions pour gagner notre vie, point. La polysémie apparente dans le langage courant est au service d’une destruction masquée de la pluralité des buts de l’activité. Nous voici sur la pente de ne plus comprendre qu’une activité peut être importante sans viser l’utilité – il y a des choses que nous faisons pour les faire, et cela peut aller jusqu’à desservir ce qui nous est utile : prendre sur notre temps de sommeil, nous placer en difficulté au travail, etc. À la question « Qu’est-ce que je fais ? » la réponse « Je gagne ma vie » n’est jamais suffisante. Qu’est-ce que je fais exister en gagnant ma vie ? Est-ce que je peux gagner ma vie en faisant n’importe