“Ce qui manque a chacun de mes heros, que j’ai taillés dans ma chair meme, c’est ce peu de bon sens qui me retient de pousser aussi loin qu’eux leur folies.” Le roman s’organise souvent autour de la figure d’un héros, dont le lecteur suit les aventures, explore la psychologie, et partage les sentiments; a la difference des autres personages, le héros focalise sur lui l’attention du narrateur et l’ensemble de l’intrigue. On peut meme affirmer que la plupart des romans (et cela est encore plus vrai dans la littérature populaire), ne peuvent faire l’économie du héros: il est quasiment indispensable en tant que centre du récit. La définition par André Gide de ses héros est-elle une bonne définition du personnage de roman ? En effet, un héros de roman peut-il vraiment ressembler à son créateur, une personne vivante, alors que lui n’est que fictif ? Nous verrons donc que le romancier utilise sa connaissance de soi-même pour créer un personnage dans un decor fictif, dans le but de nous montrer l’utilité d’avoir un peu de bon sens, dans une situation où le héros diffèrera d’une personne rationnelle.
Un héros, selon la definition d’André Gide, est une duplication plus parfaite de l’auteur. Pourtant, un héros n’a pas tout le temps les mêmes caracteristiques selon le milieu et la date a laquelle son roman a été écrit ; un exemple de ceci serait de voir que le héros dans l’Odyssé, d’Homère, n’est pas du même genre que l’héroine de Madame Bovary, de Gustave Flaubert. Pour savoir pourquoi, il suffira de regarder la societé dans lequel le héros est incarné ; en effet, le statut du héros evolue en fonction de la societé. Cette technique de faire est assez logique : des lecteurs de noblesse ou biens nés ne voudraient sans doute pas entendre parler d’un héros né dans la pauvreté qui s’est distingué par sa bravoure et son travail exceptionnel. Des lecteurs plus pauvres, moins bien nés aimeraient sans doute lire de ces histoires, qui leur donneraient de l’espoir sur leur avenir.