Heures sup contre-productives
Au lieu de pousser les employés à rester tard le soir au boulot, des entreprises anglaises les encouragent à rentrer à la maison à l’heure.
Pour Neil Holoway, c’est clair : « On ferme boutique à 17 h 30 et c’est valable pour tous ! » Le directeur général de Microsoft en Grande-Bretagne estime en effet qu’une ambiance axée uniquement sur le travail nuit à l’élan des employés. Il faut dire qu’une enquête interne de la société a révélé que six collaborateurs sur dix préfèrent travailler moins longtemps qu’obtenir une augmentation de salaire. Tirant les conséquences de cette analyse, Microsoft FB a inventé le « Club 17 h 30 » : l’entreprise verse pour chaque personne qui part du bureau au plus tard à 17 h 30 une obole en faveur de la protection des enfants.
Outre-Manche, travailler jusque tard dans la soirée est de plus en plus considéré comme contre-productif. Ce constat a été confirmé par le psychologue Cary Cooper, chercheur à l’institut de sciences été de technologie de l’Université de Manchester : « Des temps de présence exceptionnelle ont des effets nocifs sur la famille et l’environnement social des individus concernés ». De son côté, British Telecom a constaté que bien des gens restent après l’heure de fermeture officielle au travail, car ils espèrent donner l’impression qu’ils sont des travailleurs zélés. Ils imaginent pouvoir ainsi contrer les effets de la récession et passer entre les gouttes lors de la prochaine charrette de licenciements. Ils font encore une patience à l’écran au lieu d’aller souper en famille avec femme et enfants. Pourtant, un capital humain à bout de forces n’a pas un bon rendement. De plus en plus d’employeurs l’ont compris. Et les coûts économiques induits par les accros du boulot sont énormes. En Suisse, les pertes dues au stress ont été évaluées par le Secrétariat d’Etat à l’économie à quelque 4,2 milliard de francs, soit 1,2 % du produit intérieur brut. Sous un autre angle, la statistique traçant