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Toutefois, chaque société a sa culture, ses valeurs, qui guident le comportement humain. A l’instar de Louis Dumont et d’autres sociologues (comme Émile Durkheim), on peut cependant distinguer fondamentalement deux types de cultures, de sociétés.
Tout d’abord, les sociétés de culture dite holiste*, dans lesquelles le groupe prime sur l’individu et où subsistent encore de fortes traditions, instaurant une certaine forme de conformisme puisque, au niveau familial notamment, le rôle de chacun est précisément défini. Ensuite, les sociétés de culture dite individualiste*, qui privilégient, comme l’indique leur dénomination, l’individu, et non le groupe. Les traditions s’y effacent peu à peu pour laisser place à plus de libertés, permettant à l’individu de faire ses propres choix, d’être l’acteur de sa vie, se s’épanouir. Sur la base de l’idée que chaque individu a en lui l’essence de l’humanité, on a ainsi assisté à la montée et à l’installation progressive d’une « idéologie égalitaire » et à un « affaiblissement de la conscience collective » (Durkheim).
Mais si l’on octroie plus de libertés à l’individu afin qu’il s’épanouisse, peut-on réellement parler de bannissement de tout conformisme ? L’affaiblissement de la conscience collective ne signifie pas l’absence de règles, de valeurs communes, sans lesquelles la cohésion sociale serait impossible. C’est la négation de la société. Certains sociologues usent même du terme d’atomisation, lorsque Durkheim parle d’anomie*. Pour lui, l’individualisme peut être une nouvelle ressource de sentiments collectifs. On vénère l’homme comme on vénère un dieu dans ces sociétés où les individus partagent des valeurs (de respect, notamment). Rappelons que c’est au nom de ce respect universel que Durkheim a défendu le capitaine Alfred Dreyfus au côté de Zola, lors de la célèbre affaire