Histoire du droit de la famille section 1
HISTOIRE DU DROIT DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE
INTRODUCTION AU DROIT DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE
VIRGINE LEMONNIER-LESAGE
Professeur, Université de Rouen.
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Section 1 : Personnes et familles
Aujourd'hui, comme hier, le droit reconnaît la personnalité juridique à des groupements, comme des sociétés ou des universités pour reprendre la terminologie médiévale, qui sont qualifiés de personnes morales. Nous n'aborderons pas, dans ce cours, l'étude de ces personnes morales et nous contenterons d'évoquer les personnes physiques.
Si aujourd'hui, au regard du droit, tous les êtres humains sont des personnes, des individus, c'est-à-dire des personnes individualisées, identifiées au sein de la société et titulaires de droits subjectifs, il n'en a pas toujours été ainsi dans notre ancien droit.
S'il faut, dans une dimension historique, distinguer l'être humain et la personne (cf. leçon n° 2), il faut d'emblée noter que dans nos sociétés anciennes, l'individu, même doté de la personnalité juridique, est rarement isolé. Il se trouve inséré dans plusieurs réseaux qui sont autant de protections, même s'ils représentent également souvent une contrainte : l'individu appartient à une communauté villageoise, un diocèse, un métier, et, avant tout, à une famille.
Rq.Les propos du grand civiliste Gérard Cornu, à propos du lien qui unit aujourd'hui la personne et la famille, ont une résonance plus profonde encore dans notre ancien droit : « Ce qui est sûr c'est que le droit civil n'oppose pas la personne et la famille, il s'y réfère comme à des valeurs fondamentales et rapproche, sous sa sauvegarde, des réalités souvent interférentes et interactives. La personne est omniprésente dans le droit de la famille, la famille souvent agissante et vigilante dans le droit des personnes. Le droit des personnes et le droit de la famille sont deux hauts lieux du droit civil ». (G. Cornu, Droit civil ; Introduction,