Histoire du droit : la loi de masculinité
Loi de Masculinité
Textes de Jean Juvénal des Ursins et de Claude de Seyssel
« Par la loi salique les royaumes, duchés, comtés, marquisats et baronnies ne se démembrent pas. » Loysel
« Le royaume de France ne saurait tomber de lance en quenouille. »
(La lance est une arme qui se réfère à l’homme, la quenouille est un instrument ancien utilisé pour le filage des matières textiles : c’est un objet attribué à la femme)
On appelle le « miracle Capétien » le fait que les treize premiers Rois Capétiens se sont succédés de pères en fils, de Hugues Capet à Louis X le Hutin. Cependant, Louis X meurt en 1316 laissant seulement une fille Jeanne de 4 ans issue de son premier mariage avec Marguerite de Bourgogne. Sa seconde femme, Clémence de Hongrie, attend un autre enfant. Plusieurs solutions s’offrent à la succession. La première solution vise à attribuer la Couronne à Jeanne, qui est donc trop jeune, et dont son oncle Eudes (Duc de Bourgogne et frère de sa mère) exercera la régence. La seconde possibilité serait d’attribuer la Couronne à l’enfant qui va naître, si bien sûr c’est un garçon. La dernière solution envisagée est d’attribuer la Couronne au frère de Louis X : Philippe, comte de Poitiers, qui est un politique et un militaire expérimenté.
Plusieurs thèses sont mises en avant afin d’écarter Jeanne du trône : une femme ne peut pas combattre ni gouverner, elle risque par son mariage de mettre en danger le royaume… Pour eux il faut suivre la coutume immémoriale selon laquelle une femme n’avait jamais eu accès au trône de France. Eudes avança lui aussi ses arguments : les femmes peuvent gouverner : les royaumes de Jérusalem, de Navarre ou d’Aragon par exemple, ont déjà été dirigés par des femmes. Blanche de Castille a déjà gouverné également. De plus, il souligne que les femmes peuvent succéder aux fiefs, ce que les partisans du Duc de Poitiers vont évidemment contester, puisqu’il s’agit ici du Royaume. Ainsi on a décidé d’attendre