Sante Geronimo Caserio naquit dans une famille paysanne. Il eut de nombreux frères et sœurs et son père mourut, dans un asile, de la pellagre (une maladie provoquée à cette époque par une mauvaise alimentation chez les paysans qui se nourrissaient presque exclusivement de maïs). Ne voulant pas être à la charge de sa mère, qu'il aimait beaucoup, à l'âge de dix ans, il quitta la maison et gagna Milan. Il y trouva du travail comme apprenti chez un boulanger. Il entra en contact avec les milieux anarchistes de la fin du XIXe siècle, fonda même un petit cercle anarchiste appelé « a pè » (« à pied », au sens de sans argent). Pietro Gori se souvenait de lui comme d'un compagnon très généreux ; il racontait l'avoir vu, devant la Bourse du Travail, distribuer aux chômeurs du pain et des brochures anarchistes qu'il faisait imprimer avec son maigre salaire. Il fut identifié et fiché pendant une manifestation publique, et fut forcé de fuir, d'abord en Suisse et ensuite en France.
Le 24 juin 1894, il tua le président Carnot pendant une cérémonie publique à Lyon en le frappant au cœur à l'aide d'un couteau au manche rouge et noir (les couleurs qui symbolisent l'anarchie). Après cet acte, il n'essaya pas de fuir, mais courut autour de la voiture du moribond en criant « Vive l'anarchie ». Il passa en cour d'assises les 2 et 3 août et fut guillotiné le 16 du même