Hobbes hegel reconnaissance
Résumé de l’article ; Nous supposons que la conception du langage qu’adopte Hobbes ne se détache pas de son explication du désir insatiable de l’homme pour la puissance qui découle à son tour de la fin de la vie à savoir la conservation de soi. Dans ce contexte, la parole est conçue comme un moyen de puissance qui se développe indéfiniment dans le monde de l’artifice. Cette capacité d’artifice qui dépend du langage, entendu comme création de signes artificiels à imposer au monde, a permis à l’homme de s’élever du monde de l’animal. Mais ce même moyen qui a fait la puissance de l’homme est aussi à l’origine de ses impuissances puisqu’il est à l’origine de l’erreur mais aussi des discours qui entravent l’institution de l’Etat. C’est ce que révèle les emplois du langage qui a été à l’origine du « royaume des ténèbres » comme le décrit le titre de la quatrième partie du Léviathan.
Il est à peine besoin de signaler que, comme tous les fondateurs de la modernité, l’intérêt propre que porte Hobbes pour le langage ne se détache pas d’une conception générale de l’homme. L’idée séminale autour de laquelle s’accordent les fondateurs de la modernité est que l’homme, entendu en tant que subjectivité autonome, est le point de départ de toute réflexion philosophique même s’ils divergent sur la signification qu’ils donnent à l’idée de la nature humaine. Le point de départ qu’adopte Hobbes est que l’homme se distingue du règne de l’animal par sa capacité d’artifice qui consiste à créer des signes et imposer des noms par lesquels il agit sur le monde et s’impose comme puissance. Cette puissance, entendue sous forme d’effectivité agissante et non pas en tant que qualité préétablie, se révèle à travers toutes les actions par lesquelles l’homme tente de transformer son monde pour satisfaire ses besoins. C’est le principe vital de conservation de soi inscrit dans la nature humaine qui l’a amené à développer davantage sa capacité