Husserl, ideen i penser le réel
2834 mots
12 pages
Le projet Husserlien est de faire de la philosophie un principe unificateur des sciences. Dans sa quête de certitude, il propose de remonter à la subjectivité transcendantale qui permet le monde expérimental. Son travail va donc, suite à la présentation de la conscience de l’homme du monde « réel », faire subir à cette attitude naturelle une « altération radicale ». C'est-à-dire qu’il va mettre hors circuit la thèse générale selon laquelle « nous prenons conscience constamment de notre environnement naturel » [53] et ainsi mettre entre parenthèses toutes les sciences qui se rapportent à ce monde dans l’intention de « découvrir un nouveau domaine scientifique » [56]. Cette méthode amènera Husserl sur le plan de la conscience, comme « champs d’application d’une nouvelle science − bref la phénoménologie » [59] d’où son attention se tournera vers cette conscience dans toute sa spécificité eidétique. L’enjeu de ce passage est de faire ressortir la particularité de la conscience, pour en faire la source de certitude d’une nouvelle région d’investigation.
Dans son développement, Husserl commence par la présentation de l’attitude naturelle, qui introduit de quelle manière l’homme perçoit le monde qui l’entoure : « J’ai conscience d’un monde qui s’étend sans fin dans l’espace, qui a et a eu un développement sans fin dans le temps […] je le découvre par une intuition immédiate, j’en ai l’expérience » [48] A travers les perceptions sensibles, l’homme prend conscience des choses corporelles, des êtres animés, comme une intuition claire, par le biais de l’expérience. Ce champ de perception génère par l’intuition un savoir primitif qui n’a rien de conceptuel et qui pose le monde ainsi que ses objets comme co-présents à la conscience de l’homme qui les perçoit. Par la conscience que l’homme a de ce monde, apparaît ce qu’Husserl nomme le cogito en référence au terme cartésien. Ce cogito comporte tous les actes de conscience théoriques qui se rapportent au monde, ainsi que la