Bergson
La conception bergsonienne de la conscience prolonge l'analyse du cogito cartésien : en effet, Descartes a montré que la conscience donnait naissance à un sujet capable de réfléchir sur lui-même et sur le monde (possibilité de se démarquer du monde et de se poser comme sujet distinct du reste des choses). Ainsi, par la conscience, le sujet est à l'origine de la connaissance (cf. Kant, «le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations », Critique de la raison pure) et de l'action (notamment avec la conscience morale, qui fixe les règles de notre cond1ùte en fonction des critères du bien et du mal)
D'autre part, Descartes identifie la conscience avec l'acte de penser, ce que Bergson montre ici : penser, c'est pouvoir sortir de la situation présente, des impératifs de l'action pour déterminer le déroulement de l'action. En ce sens la pensée qualifie l'essence de l'hOl1une, par opposition à l'animal. Ce dernier est en effet enchaîné à la nature et au présent il est en partie incapable de construire l'action en envisageant de multiples possibilités. L'apprentissage est fondé sur l'instinct ou sur un conditionnement, non sur la conscience. Bergson a effet démontré que le passage de l'action spontanée à l'action automatique marque l'arrêt de toute pensée (l'homme ressemble à un automate, à une machine programmée à l'avance), même s'il ne peut être une machine du fait de la présence de la conscience en lui, mais qui peut être potentielle ou irréfléchie.
Cependant. Descartes fait du moi une substance pensante. qui possède une identité, une' personnalité parfaitement définie et connaissable («l’âme est plus aisée à connaître que le corps », Discours de la méthode). OL l'idée d'une variation d'intensité de la conscience indique qu'on ne peut pas séparer la conscience de son rapport aux objets, aux actions voire même à l'ensemble d'une vie individuelle. pour en faire une identité absolue. immuable et