L’HISTOIRE DU TEXTE EN QUELQUES DATES Alors que le choléra fait rage à Paris, début avril 1832, Balzac est parti rejoindre Mme de Berny, à Saint-Firmin, en bordure du domaine de Chantilly. C’est là qu’il rédige Le Curé de Tours dont le manuscrit est conservé avec un certain nombre d’épreuves corrigées dans le fonds Lovenjoul de la bibliothèque de l’Institut de France. En même temps, il achève le sixième chapitre de la Femme de trente ans intitulé L’Expiation. Jusqu’en 1839, l’ouvrage se nomme Les Célibataires. Mais lorsque le romancier veut ensuite, sous cet intitulé, regrouper cet ouvrage avec Pierrette et La Rabouilleuse, il lui donne son titre actuel après avoir songé à l’appeler : Le Vicaire de Saint-Gatien, Le Vicaire de la cathédrale ou encore, L’Abbé Troubert. Cédant la place à sa pathétique victime qui devient le personnage éponyme de l’œuvre, le terrible prêtre regagne donc les coulisses de l’intrigue pour y jouer un rôle d’autant plus efficace qu’il demeure occulte. La première édition paraît, en mai 1832, au tome III de la deuxième édition des Scènes de la vie privée chez Mame-Delaunay. Pour sa deuxième édition, en décembre 1833, chez Mme Charles Béchet, l’ouvrage figure au tome VI des Etudes de Mœurs au XIXème siècle (deuxième volume des Scènes de la vie de province). Balzac y a adjoint notamment les savoureuses pensées intérieures qui ponctuent le dialogue entre Mme de Listomère et Troubert ainsi que les considérations finales sur ce dernier. La troisième édition ne comportant pas de changement est celle des Scènes de la vie de province en deux volumes chez Charpentier (1839). La quatrième édition contrôlée par Balzac est celle du tome II de La Comédie humaine, chez Furne, en 1843 où le récit paraît pour la première fois sous son nouveau titre : Le Curé de Tours.
RESUME DE L’OEUVRE
A l’automne 1826, l’abbé Birotteau, de retour du salon de Mme de Listomère où on lui a presque garanti l’obtention du canonicat qu’il convoite depuis douze ans, supporte