Ii acte i secene ii
Il est présent dès cette première scène, sans qu'intervienne néanmoins d'emblée le thème du changement de costume. Ce motif est d'emblée placé sous le signe du changement (essentiel du ressort dramatique de la pièce). Après avoir compris le lien qui unissait le valet à son maître, le spectateur assiste à la fragilisation progressive du pouvoir du maître, qui trouve son aboutissement dans la revendication finale d'Arlequin.
Le rôle du langage : au début du passage, Iphicrate associe étroitement le sort du valet au sien : emploi du "nous", tout en montrant d'emblée que seul lui importe son bonheur (trois emplois de "je"). Le changement de situation sociale se manifeste par le passage du vouvoiement et du tutoiement dans les propos d'Arlequin, alors que son maître le tutoie d'un bout à l'autre de la pièce. Un changement qui symbolise une relation plus égalitaire entre les personnages (mais qui ne durera qu'un temps, puisqu'à l'issue de la pièce, Arlequin vouvoiera à nouveau son maître).
La fragilité du pouvoir d'Iphicrate : elle apparaît d'abord dans l'évolution du comportement d'Iphicrate à l'égard de son valet : après avoir donné du "mon cher" à son valet, il se laisse gagner par la colère (cf. la didascalie "retenant sa colère") et injurie Arlequin ("esclave insolent") et il lui prend même l'envie de tuer son ancien esclave (cf. la dernière didascalie : "l'épée à la main" : apparition de la violence d'ordre physique). Elle apparaît ensuite dans les réflexions d'Arlequin : sans son gourdin, son maître a perdu de sa force ; dans les réflexions d'Iphicrate lui-même : il a besoin de "ses gens" ; on s'aperçoit plus loin que, même, il n'existe pas vraiment sans eux. Enfin, elle apparaît dans le comportement d'Arlequin qui passe de l'ironie badine (ordinaire chez ce personnage italien) à l'accusation sérieuse (insistance de la didascalie sur ce changement : "d'un air sérieux"). Le personnage fait ici preuve d'une grande