II - Correction de la question sur corpus comique Le corpus qui est ici porté à notre étude présente une unité indéniable : les quatre extraits étant tirés de comédies de Molière, composées entre 1662 et 1669. Il s’agit d’un extrait de L’Ecole des femmes (V-4), un passage de l’acte III, scène 2 du Tartuffe, quelques répliques du Misanthrope (II-1), enfin, le célèbre monologue d’Harpagon (IV-7). Au-delà de la parenté générique, le corpus présente aussi une unité thématique : les quatre extraits parlent d’amour. Arnolphe dans l’Ecole des Femmes est amoureux de sa pupille qu’il souhaite épouser et à qui il fait une déclaration torride. Tartuffe est physiquement attiré par Dorine et Alceste, pourtant misanthrope, se trouve piégé par ses propres sentiments qui le poussent vers Célimène, presque malgré lui. Enfin, quelque peu distinct des trois autres personnages, Harpagon est, quant à lui amoureux de sa cassette, contenant son trésor, ici personnifiée. Cette singularité du texte de l’Avare, au sein de ce corpus est aussi formelle, puisque c’est le seul extrait à être écrit en prose et non en alexandrins. Comme à son habitude, Molière tourne en dérision chacun des personnages en les mettant dans une situation comique. En effet, Tartuffe, considéré comme un saint homme, est ici soumis à la tentation de la chair : « couvrez ce saint que je ne saurais voir ». De même Arnolphe, soumis à sa passion se rabaisse à déclarer sa flamme à Agnès, sans détour, comme il en prend conscience dans son aparté : « Jusqu’où la passion peut-elle faire aller ? » Quant à Alceste, il ne peut s’empêcher d’aimer Célimène mais déplore pourtant cet amour : « Morbleu ! faut-il que je vous aime ! » Concernant Harpagon, le comique de situation repose sur son désarroi excessif, en apprenant a perte de son bien le plus cher, son argent : « Et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie. » Ainsi, nos quatre extraits sont donc satiriques. Par