Il faut cultiver notre jardin
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« Il faut cultiver notre jardin » est une formule volontairement énigmatique. Cette morale est la marque de fabrication du conte philosophique, qui doit selon voltaire « sous le voile de la fable, laisser entrevoir aux yeux exercés quelques vérités fines qui échappent aux vulgaires ».Là ou les contes de Perrault proposent une morale simple, le conte philosophie propose une morale énigmatique qui permet au lecteur de penser par soi même, autrement dit, de « sortir hors de l’état de tutelle dont l’homme est lui-même responsable » et de « se servir de son propre entendement », selon la devise des Lumières définie par Kant. A partir de cette complexité de la morale du conte philosophique, on peut proposer différentes interprétations. La première est celle selon laquelle "Il faut cultiver notre jardin" serait une métaphore qui signifierait : laissons de côté les problèmes métaphysiques (critiqués tout au long de Candide à travers l'image du philosophe Pangloss), et occupons-nous au contraire des choses que l'on peut changer, améliorer. En d'autres termes, cela signifie qu'il faut s'appliquer à faire évoluer la société et à la rendre meilleure. D’autre part, le jardin auquel Voltaire fait allusion peut être notre terre par opposition au jardin d'Eden. C'est donc aussi une dénonciation du catholicisme. Cette interprétation peut être déduite de la comparaison avec le 1er chapitre où Candide vit le paradis terrestre chez le baron de Thunder-Ten-Tronk. Mais ce bonheur et ce paradis sont illusoires. A la fin, Voltaire donne une leçon reflet de son réalisme : si bonheur il y a, c'est sur terre qu'il faut le construire, tout misérable qu'il soit. Il ne peut en tout cas qu’être mieux que celui que nous promet la religion de manière mensongère. En Outre, une seconde métaphore est proposée comme interprétation de cette morale, métaphore qui assimilerait le jardin à notre esprit, à notre intelligence. Dans ce cas, « il faut cultiver notre jardin » signifierait « il faut