Iles senkaku
Le gouvernement a justifié la nationalisation en assurant qu’il voulait contrer l’offensive du gouverneur de Tokyo, M. Ishihara Shintaro, nationaliste notoire, coutumier des déclarations intempestives et auteur en 1993 du brûlot Le Japon sans complexe. Il avait en effet annoncé le 16 août dernier le lancement d’une souscription pour l’achat de ces îles — ce qui avait déjà amené des protestations de la Chine mais aussi de Taiwan qui revendique également ces îles.
Les frictions sont anciennes. Selon les Japonais, cet archipel inhabité serait retourné dans le giron national lors de la rétrocession d’Okinawa par les Américains en 1972. Et les revendications de Pékin et de Taipeh ne dateraient que de 1969, après la découverte, dans le sous-sol maritime de la zone concernée, de riches réserves d’hydrocarbures. Les incidents se sont multipliés ces dernières années. En février 2007, le Japon proteste contre l’intrusion d’un navire d’exploration chinois ; en octobre 2007, contre la tentative de débarquement de militants nationalistes chinois. En 2008, la collision d’un bateau japonais de la garde côtière et d’un bateau de pêche taïwanais provoque le coulage de ce dernier. Quelques jours plus tard, neuf patrouilleurs militaires taïwanais tournent autour d’Uotsuri-jima avant de rentrer à Taïwan. En 2010, un bateau chinois