Immigration
ASCENSION
Chacun sait – ou croit savoir - que les immigrants, quand ils arrivent sans formation, occupent des emplois peu qualifiés, pénibles, parfois rebutants, mal payés, dans lesquels ils restent relégués toute leur vie. Les statistiques confirment cette faible mobilité professionnelle. Elles montrent aussi que le taux de chômage des immigrants est plus élevé que la moyenne.
Mais si on y regarde de plus près, beaucoup d’immigrants connaissent une ascension professionnelle : beaucoup ont commencé comme manœuvre dans le bâtiment, ou comme intérimaire, acceptant n’importe quel travail, comme on l’a vu plus haut. Mais à force d’énergie, ils ont gravi les échelons.
Hocine : Petit à petit j’ai cherché une autre place, j’ai trouvé une place à l’usine où on fabrique des pièces pour les mobylettes, pour les motos, pour les bateaux. Je suis rentré comme OS2. J’étais sur l’établi, je travaillais avec la lime, la tronçonneuse Je suis resté quand même là-bas deux ans. Ca m’a donné vraiment un esprit ouvert, d’aller encore plus loin. J’ai cherché vraiment d’aller plus loin. Parce que comme on vieillit, on voit plus clair.
J’ai changé de boite en 1962, c’est une boite qui m’a pris à l’essai comme électricien pour quinze jours. C’est vrai que j’avais exercé un peu en Algérie quand j’étais petit. Et quand j’ai eu fait les quinze jours, ils m’ont embauché définitif. Eh bien dans cette boite j’ai resté trente sept ans et demi, jusqu'à ma retraite. C’est très intéressant, les collègues de travail sont très gentils, très sympas, on s’entend très bien à l’époque..
Dolly : J’ai trouvé un très long contrat d’intérim à la Défense, chez Framatome en 1990, et j’ai rencontré là-bas quelqu’un de très important, Madame Caroline Sacéda, qui m’a dit : « laissez-moi vos coordonnées, votre travail me plait, si un jour j’ai besoin de quelqu’un je ferai appel à vous ».
Chose qui n’a pas tardé, lorsque j’ai fini ma mission d’intérim j’ai reçu un appel de Sciences Po,