Impacts coupe du monde 2010
La mémoire collective retiendra peut-être de la dernière édition de la Coupe du monde ce bourdonnement ayant accompagné les matches et dont on a tant parlé : la vuvuzela, trompette traditionnelle locale. En France, et jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat, c’est de la contre-performance de l’équipe nationale et de l’attitude de quelques joueurs millionnaires et capricieux dont il a beaucoup été question. Dans une autre perspective, trois mois après le dernier coup de sifflet, il est possible de commencer à dresser un bilan social et politique de l’événement. Avant cela, il est nécessaire de donner quelques repères à propos de ce pays singulier à bien des égards.
Dans un contexte de libéralisation de l’économie, l’Afrique du Sud s’est fortement développée depuis l’instauration de la démocratie, au début des années 1990. Son PIB la place aujourd’hui en tête des économies du continent et la situe au 32ème rang mondial, devant le Portugal ou la Thaïlande. Autre indicateur significatif, son taux de croissance s’est situé en moyenne à 3.1% entre 1996 et 2004 - un résultat qui donnerait le vertige à la plupart des dirigeants occidentaux – alors qu’il n’était que de 1% avant 1994. Malgré ces bons résultats, le pays est confronté à un défi majeur : les chiffres ne se traduisent pas en progrès social. Les inégalités héritées de l’Apartheid n’ont pas disparues, loin s’en faut, le SIDA fait des ravages