Incipit de Jacques le Fataliste Problématique: Jacques le Fataliste a-t-il un incipit? I-Confusion et détournement
A-Confusion des instances
B-Confusion générique
C-Confusion spatio-temporelle II-La règle du désordre
A-Incipit in medias res à retardement
B-Le principe du chaos comme source d'inspiration
C-L'art du paradoxe III-L'incipit à revers
A-La question religieuse
B-La réponse littéraire
C-L'exercice de la liberté Le XVIIIème annonce l'apogée du genre romanesque. La littérature d'origine noble découvre un public de plus en plus bourgeois. Dans ce cadre, la rédaction de Jacques le Fataliste ne peut que désappointer l'art du romancier car cet espace privilégié qu'est l'incipit semble y être définitivement dévoyé. En effet, confusions et détournements introduisent le lecteur dans un récit où règne principalement la règle du désordre, de sorte que l'incipit semble être pris de revers. I-Confusion et détournement
L'incipit est un espace privilégié du récit. Il circonscrit les personnages, les contingences (le cadre), et offre un pacte de lecture. Or, Diderot jette la confusion dès l'entame de son roman. En introduisant une série de questions: "Comment s'étaient-ils rencontrés? Que disaient-ils?", généralement posées de façon implicite par le lecteur. En y répondant de manière vague, voire par d'autre questions: "Que vous importe?". Par ce procédé narrateur et lecteur finissent par se confondre car le narrateur, en devançant les questions du lecteur lui retire sa liberté. Cette même confusion se propage aux personnages où trois personnages sont annoncés: le maître, Jacques et son capitaine, sans vraiment savoir ce que pensent chacun d'eux: "le maître ne disait rien et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui arrivait, de bien et de mal…". D'ailleurs, la dénomination des personnages demeurent excessivement fonctionnel, le maître n'étant qu'un maître, Jacques n'étant qu'un paysan et le capitaine étant un capitaine.