Incipit Germinal
Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres. L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D'abord, il hésita, pris de crainte; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.
Le personnage :
Classe sociale : ouvrier : Tête vide, sans travail, sans gîte
Pauvre : veste de coton amincie, petit paquet fabriqué avec un mouchoir.
Etat physique : il a froid : il souffre, ses mains gourdes que le vent d’Est faisait saigner, grelottant, besoin douloureux de se chauffer un instant les mains => ses sensations (point de vue interne, omniscient).
Etat psychologique : Une seule idée occupe sa tête, l’espoir, il