Incipit à la manière de Maupassant
Amélie était rentrée depuis presque une heure et était assise de son petit corps frêle, fatigué et abîmé contre le buffet bordeaux, vieillit par toutes ses années, et qui tombait presque en ruine. Ses joues pales, autrefois pleines de vie, avaient perdues tout éclat de vie. Assise, dans cette pièce sombre et lugubre, elle se retournait l'esprit depuis une heure «Quand reviendra- il ? devrait-t-elle fuir avant qu'il ne revienne? » Cela l'inquiétait, la torturait, la tuait petit à petit.
Alors, lorsqu'elle vu la lettre posée sur le petit tabouret gris, elle ne put s’empêcher de murmurer cette exclamation soudaine car, elle n'avait pas reçu de lettre depuis de longs mois. Amélie se hâta de se relever afin de récupérer cette feuille de papier bleutée embaumée d'un léger parfum de jasmin.
D'une écriture fine, il était dit qu'elle était invitée à rejoindre un de ses cousin lointain qui habitait dans la campagne en Provence afin de régler quelques petites affaires de famille sans grande importance. Au fur et à mesure de sa lecture, elle ressentait à nouveau de l'espoir, l'espoir de pouvoir partir sans contraintes, l'espoir de se reconstruire, l'espoir d'échapper, de lui échapper. Sans la moindre réflexion, elle alla dans sa chambre afin de préparer ses bagages, elle déposa dans son sac tout ce qu'il lui tomba sous la main. Une fois qu'elle eut finit, elle se dirigea vers l'entrée, se retourna face à son petit appartement qui lui semblait tellement triste à présent, elle jeta un dernier regard, puis tourna les talons et franchit la porte.
Elle marchait vite dans les rues de Paris pour rejoindre la gare, d'un pas léger, rapide et silencieux, dans la légère brise d'un soir de novembre. « Est-ce qu'il l'a retrouvera? Que lui arrivera-elle dans ce cas là ?» Et lorsqu'elle se retrouva face à cette ruelle, froide, étroite et sombre près du chemin de fer, Amélie fut éprise d'un frisson en se rappelant ses derniers mots, ces mots remplis de haine, ces mots cruels et