Individualisme de l'architecture
Par définition, l’habitat est une partie de l'environnement définie par un ensemble de facteurs physiques, et dans laquelle vit un individu (ou une population). Mais il s’agit également de la manière dont l'homme organise le lieu où il vit, principalement son logement mais aussi sa relation à l’extérieur. Nous ne pouvons pas définir de réelle limite à « lieu de vie » car elle diffère en fonction des époques, de la société … Mais nous verrons que suivant les époques, depuis le moyen-âge jusqu’à nos jours, s’est mis en place un processus d’individualisation de l’habitat, donc une évolution de la société de groupe vers une autonomisation, qui découle d’une évolution des mentalités et qui va générer une évolution des espaces.
I. LA SOCIETE MEDIEVALE
Au moyen-âge, la vie se fait en groupe (famille, ville, métier), on n’est jamais tout seul, quel que soit son rang. Notre identité se définit par rapport à ce groupe, on est encadrés par des règles communautaires. L’individu n’existe pas à cette époque : on n’est pas complétement maître de son destin et de ses choix. On n’a pas de destin singulier mais il est toujours lié aux autres (par exemple on ne fête pas d’anniversaire). La religion chrétienne a aussi une grande importance car elle est le fondement de la société médiévale : c’est elle qui organise la vie de tous, le peuple n’a pas de liberté d’opinion il pense à travers la religion. On ne se défini donc pas comme individu, et la notion d’intimité à cette époque est ainsi absente, inconcevable.
Au sein de l’habitat, il n’y a également pas d’intimité. En effet, il n’y a pas de pièces dédiées à une personne de la famille ou à une activité : les espaces ne sont pas nommés, il n’y a pas d’usage spécifique. Les espaces d’une habitation sont le plus souvent partagés. Le public et le privé sont confondus : les loisirs, le travail et les activités liées à la famille se font au même endroit. De plus, les maisons sont généralement séparées les unes