Individualisme méthodologique holisme
Pour certains courants de la pensée économique contemporaine la plus influente l’économie serait le lieu où les individus, des “agents”, a priori bien informés, prendraient rationnellement des décisions en tentant de “maximiser leur utilité” sous la contrainte d’un revenu limité. Cette vision, à la base de la micro-économie des comportements individuels, inspire bien des précepts de politique économique les plus récents, dans lesquels l´utilitarisme cherche à déterminer de manière ambitieuse tous les comportements humains. Dans le domaine du développement, les vieilles théories holistiques qui dominaient le panorama universitaire depuis la deuxième guerre mondiale jusqu’aux années 80, ne bénéficient plus du prestige d’autrefois. Les raisons sont diverses et d’une valeur heuristique inégale. Toutefois, on peut observer que cet abandon ne manque pas d’être quelque peu paradoxal, puisque, à l’aune du XXIe siècle, les problèmes du développement économique et social qui conditionnent de manière si étroite la vie humaine, sont loin d’avoir été résolus -dans beaucoup de cas ils ce sont même agravés - tant dans les régions du Sud que dans les pays du Nord euxmêmes. Dans les soubassements des analyses économiques, on retrouve deux concepts apparemment contradictoires: l´ individualisme méthodologique et le holisme2 . Pour l’individualisme méthodologique c’est “l’individu” qui est à l’origine de l’action et du comportement. Il repose sur l’idée que chacun dispose d’une capacité d’action indépendante du “groupe”, dont il fait usage de façon rationnelle en mobilisant les informations à sa
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Communication présentée au colloque international “Hétérodoxie et Orthodoxie dans les problématiques actuelles de l´économie internationale e du développement”, 11-13 mai 2000, organisé à Lisbonne par le CEDIN/Université Technique de Lisbonne et l´ÉRUDIT/Université de Rennes 1. 2 Vd. Louis Dumont, Homo