Informations lorenzaccio
Arrachant les masques de ses semblables, portant les siens au gré de sa fantaisie, Lorenzo de Médicis promène sa silhouette d'ange déchu au milieu d'un carnaval de dupes. Cette décadence d'aristocrate, cette promenade dans la souillure et la corruption dissimulent le rêve d'une vie. Tendu vers un geste unique et insensé, Lorenzaccio travaille, solitaire, à son chef-d'oeuvre.
Lorenzo, ange et pourriture, concentre en lui la tension centrale qui traverse toute la pièce et les autres personnages : d'un coté la corruption omniprésente, de l'autre l'angélisme étouffé qui anime tous ceux qui voudraient ' faire quelque chose". la réponse finale de Musset n'est pas optimiste, mais avons-nous besoin d'optimisme, ou bien de franchise ? Et avons-nous besoin de théâtre bien ficelé, ou de ce genre de monstre qui file dans plusieurs directions à la fois, qui se fiche pas mal des unités de temps, de lieu, qui fonce tête baissée dans les sécurités de l'écriture classique. Peu importe à Musset ce qui en résultera : son théâtre est irrecevable en son temps. C'est à l'avenir qu'il prétend s'adresser. son imprudence/impudence s'est donné quelque chance de vibrer encore longtemps.