Introduction générale

Le choix du régime de change est l’un des facteurs essentiels expliquant les crises financières qui ont secoué les pays émergents durant la seconde moitié du 20ème siècle : le Mexique en 1994, la Thaïlande, l’Indonésie et la Corée en 1997, la Russie et le Brésil en 1998. Des analyses ont mis en évidence la vulnérabilité des régimes de change intermédiaires, dans les pays ouverts aux flux de capitaux, face aux attaques spéculatives (Kose et Prasad 2004, Fischer 2001, FMI 2000, Bubula et Otker-Robe, 2004).

Ces analyses suggèrent la disparition des régimes de change «intermédiaires» et la polarisation vers des régimes extrêmes ou ce qu’on appelle « les solution en coin », soit flottement pur soit caisse d'émission ou « dollarisation ». Le développement de zones monétaires régionales est également à l'ordre du jour. Les partisans de cette théorie s’appuient sur « le triangle d’incompatibilité » pour défendre cette approche. En effet, il est impossible pour un pays d’instaurer à la fois un régime de change fixe et de conduire une politique monétaire indépendante dans un contexte d’intégration financière (Frankel, 1999).

Cependant, selon le FMI (2005c) l’une des premières tragédies économiques et sociales qui ont marqué le début du 21ème siècle est la crise argentine. Survenue 10 ans après l’instauration d’une caisse d’émission[1], cette crise a influencé la théorie du choix des régimes de change en remettant en cause la théorie bipolaire. Deux approches tentent de fournir des explications à cette crise. La première approche dénonce le comportement des pouvoirs publics argentins (Powell, 2002 et Pou, 2002), alors que la deuxième remet en cause les principes de fonctionnement de la caisse d’émission notamment son manque de flexibilité (Hausmann et Velasco, 2002, Combes et Ponsot, 2004).

Bien que des économistes pensent aujourd’hui qu’un assouplissement du régime de change aiderait les pays en voie de développement