Intervention du tribun curée du 10 floréal an xii
Commentaire de texte :
« Intervention du Tribun Curée devant le Tribunat, le 10 Floréal An XII. »
« Un amour, une carrière, une révolution : autant d'entreprises que l'on commence en ignorant leur issue. », Jean Paul Sartre.
Le texte est un discours de M. Jean-François Curée devant le Tribunat, le 10 Floréal an XII, c’est-à-dire, le 30 avril 1804, en séance extraordinaire, ayant pour objectif de convaincre celui-ci de faire du Premier Consul Napoléon Bonaparte l’Empereur des français, et que ce titre soit héréditaire.
Jean-François Curée, né en 1756, est un avocat, il a été membre du directoire du département de l’Hérault en 1790 où il était chargé de surveiller la vente des biens nationaux. Elu député de la législative en 1791 puis de la Convention en 1792, il vote la réclusion à vie lors du procès de Louis XVI. Il est membre du Tribunat dont il devient le président en 1801, et secrétaire en 1803.
Un Tribun est un membre du Tribunat. Le Tribunat est l’une des trois assemblées créées par la Constitution de l’an VIII et conservé, mais modifié, par celle de l’an X. En 1804, cette assemblée est composée de 50 membres choisit par le Sénat conservateur (une autre des trois assemblées) sur des listes de notables, et divisée en trois sections : législation, intérieur, finances. Sa mission est de donner son avis sur les projets de loi du gouvernement.
Le Consulat, en place depuis le 10 novembre 1799, fait suite au coup d’Etat de Napoléon du 18 Brumaire. Il est instauré par la Constitution de l’an VIII et modifié par celle de l’an X. La Constitution de l’an VIII, élaborée par Sieyès et Bonaparte, met en place un gouvernement confié à trois consuls, aux ministres et au Conseil d’Etat, les consuls sont élus pour dix ans par le Sénat, le Premier Consul détient seul la réalité du pouvoir exécutif. La Constitution de l’an X permet au Premier Consul d’être nommé à vie et voit ses pouvoirs considérablement accrus car