Intro manifeste des 121
En 1954, les relations internationales sont dominées par la rivalité entre les États-Unis et l'URSS, qui s'affrontent dans le cadre de la guerre froide. Toutefois, les deux camps s’accordent à soutenir les mouvements de décolonisation, s'appuyant sur la Charte des Nations unies de juin 1945 qui reconnaît « le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Dans ce nouveau cadre, de nombreux pays commencent à revendiquer leur indépendance, c’est le cas de la Tunisie mais aussi de l’Algérie. En effet, durant l’été 54, à Alger, vingt deux personnes prennent la décision de déclencher une insurrection armée contre le pouvoir colonial français. Cet évènement marque le début de la guerre d’Algérie, appelée aussi guerre d’indépendance qui prend fin en 1962 et qui aboutit à l’indépendance de l’Algérie.
Cette guerre est aussi considérée comme une guerre de pétition et le manifeste des 121 s’inscrit dans cette pensée. Ce manifeste est rendu publique le 6 septembre 1960, c'est-à-dire quelques mois après l’échec des pourparlers qui ont lieu au début de l’année 1960. Le traité est signé par cent vingt et un écrivains, universitaires et artistes, mais la liste des signataires porte en réalité 246 noms. Le texte a été mis au point par l'écrivain Dionys Mascolo (1916- 1997), adhérent au parti communiste de 1946 à 1949, il est anti-gaulliste et anti-colonialiste et devient en 1955 l'un des principaux animateurs du "Comité des intellectuels français contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord". Maurice Blanchot (1907-2003) en est le principal rédacteur. Il est l’auteur de nombreux romans (1941 : Thomas l'obscur), récits (1948 : L'Arrêt de mort) et essais (1943 : Faux pas). Son cheminement politique passe de l'extrême droite à l'extrême gauche puisqu’en 1931, il collabore avec certains journaux d'extrême droite, puis dès 1946 à diverses revues telles que les Temps Modernes. Le manifeste a été publié dans la revue Vérité-Liberté, mais le numéro a été