Introduction écrit 1 capeps
« Après la défaite de 1870, la gymnastique faite pour la mobilisation des collectifs, pour les mouvements d’ensemble, les exercices de force aux barres fixes, portiques ou espaliers, est l’objet d’un brusque développement en France » (G.Vigarello, Passion sport, histoire d’une culture, Paris, Textuel, 2000).
La défaite de Sedan s’accompagne d’une restauration complète du système politique français avec la proclamation de la IIIème République, le 4 septembre 1870, qui est le premier régime politique à s’imposer dans la durée depuis 1789, mais aussi et surtout, la victoire des républicains aux élections sénatoriales de 1879 qui signe définitivement l’arrivée d’une ère républicaine. Cette modernisation va expliquer une rénovation de la manière dont on utilise les pratiques physiques à cette époque. En effet, elles sont utilisées comme élément d’éducation du peuple, à la démocratie et à la république, autrement dit, les pratiques physiques et plus généralement, l’institution scolaire est envisagée comme un instrument politique d’état. Par les pratiques physiques, on cherche à former un citoyen éclairé, à véhiculer un ensemble de valeurs, de normes, d’usages jugés légitimes et par conséquent, à contrôler la population, particulièrement la jeunesse et les garçons qu’on cherche à maintenir sous pression face aux forces de droite qui n’ont pas abandonné la lutte et les idéaux qui sont les leurs. Ainsi, selon G. Andrieu, « si la gymnastique devient obligatoire pour tous les garçons en 1880 c’est principalement parce que la défaite nationale est devenue l’affaire de tous les citoyens mâles et non parce que la République est devenue humaniste et pense démocratiquement » (« La loi du 27 janvier 1880 », Spirales, n°13-14, 1998). On voit dans cette citation le souhait de renforcer le corps des individus dans un souci utilitaire, on veut discipliner cet outil qu’est le