Aristote et Hobbes semblent être deux philosophes qui ont, à priori, peu de choses en commun. Hobbes a notamment critiqué l’aristotélisme par rapport à la perception sensible qui était la pensée dominante à son époque. Cependant, Aristote et Hobbes semblent être proche sur certains points lorsqu’ils affirment respectivement que “ la vertu est un état décisionnel qui consiste en une moyenne, fixée relativement à nous » (Aristote, 1106b35, p.116) et « ces mots de bon, de mauvais et de digne de dédain s’entendent toujours par rapport à la personne qui les emploie » (Hobbes, ch. 6, p.48). Je m’interroge donc à savoir s’ils entendent la même chose par ces citations. Dans un premier temps, je démontrerai qu’Aristote croit que tout homme recherche son bien et que pour se faire, il doit disposer de réactions émotionnelles appropriées qui respectent le juste milieu. En second lieu, je démontrerai, tout en le comparant avec Aristote, qu’Hobbes définit plutôt le bien comme étant ce que chaque individu désire et qu’il pose chaque action dépendamment de ses désirs qui le motive à se rapprocher de celles-ci, à s’en éloigner ou à éprouver de l’indifférence. Finalement, je démontrerai que la position d’Hobbes est préférable à celle d’Aristote car cette dernière se contredit en elle-même.
À prime abord, Aristote affirme que la vertu est un état décisionnel. Il entend par état décisionnel le fait d’avoir des réactions émotionnelles appropriées. Ce qu’il entend par réaction émotionnelle appropriée est le fait d’éprouver des bons sentiments dépendamment de la situation. Les bons sentiments sont ceux qui respectent le juste milieu, c’est-à-dire un sentiment qui va être la bonne réaction à adopter selon les circonstances et qui va se situer entre deux états opposés, celui de manque et celui d’excès. Prenons par exemple le courage, qui est une vertu à développer pour Aristote. Celui qui est courageux est entre le manque de vertu, le lâche et l’excès de vertu, le téméraire. Cela en