Au XVIIe siècle, Jean de Lafontaine présentait ses fables, petits récits qui enseignaient aux jeunes (et aux moins jeunes) une morale apte à leur permettre de bien se conduire en société. Trois siècles plus tard, plus précisément en 1923, un jeune auteur du nom de Raymond Radiguet livre au public français un roman, Le Diable au corps, truffé de maximes concernant la moralité et la nature humaine. Cependant, à la différence de Lafontaine qui faisait parler des animaux pour encourager les humains à adopter une conduite honnête et prudente, Radiguet propose à ses lecteurs un adolescent convaincu de l’essentielle animalité des humains et qui a décidé de mener une existence plutôt malhonnête et téméraire. Étant donné les valeurs conservatrices du début du XXe siècle en France, le roman de Radiguet est manifestement une ode à la rébellion. En effet, la profonde ironie de l’auteur, visible dans le style faussement moraliste et dans la structuration de l’intrigue, ainsi que les différentes formes d’autorités successivement bafouées par le narrateur, notamment l’autorité des parents et de la communauté, montrent que, dans ce roman, la rébellion est présentée de manière particulièrement méliorative.Au XVIIe siècle, Jean de Lafontaine présentait ses fables, petits récits qui enseignaient aux jeunes (et aux moins jeunes) une morale apte à leur permettre de bien se conduire en société. Trois siècles plus tard, plus précisément en 1923, un jeune auteur du nom de Raymond Radiguet livre au public français un roman, Le Diable au corps, truffé de maximes concernant la moralité et la nature humaine. Cependant, à la différence de Lafontaine qui faisait parler des animaux pour encourager les humains à adopter une conduite honnête et prudente, Radiguet propose à ses lecteurs un adolescent convaincu de l’essentielle animalité des humains et qui a décidé de mener une existence plutôt malhonnête et téméraire. Étant donné les valeurs conservatrices du début du XXe siècle en France, le