Invention
De nos jours, le fait d’être pédant est un défaut de plus en plus rare. La plupart des gens de notre société actuelle savent trouver une position d’équilibre, une limite au savoir. Le plus souvent, ce dernier contribue à faire bonne impression. Certes. Pourtant, l’excès de savoir subsiste. Certains n’en voient pas la limite. Ceux-là peuvent être de simples inconscients, qui se dégradent à leur insu auprès des gens ; mais ce peuvent être aussi des fanfarons, conscients de leur désir pur et simple qui est d’impressionner la galerie. Et parmi ces fanfarons, il y a Wat Fairfoot, un directeur d’entreprise qui tente de devenir un homme brillant grâce à son « large savoir ».
Sous son costume rutilant, ses chaussures de ville lustrées à la perfection, sa montre plus qu’onéreuse et son sourire narquois, Wat Fairfoot a l’air d’un directeur d’entreprise comme les autres. Et non, il est bien pire. Il est constamment assis derrière son bureau, bureau qu’on peut considérer comme l’origine de son savoir. C’est une montagne d’ouvrages littéraires. On y trouve ainsi son principal hobby – la lecture excessive – , auquel participent Henri Beyle – plus connu sous le nom de Stendhal, comme Wat a l’habitude de le souligner, à chaque fois que quelqu’un a la mauvaise idée de lui demander quelque chose, bien qu’il ne s’agit en aucun cas de littérature – , Eugène Ionesco, Molière mais aussi l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, Rousseau, Conan Doyle et – beaucoup – d’autres. Wat Fairfoot tente par tous les moyens de plaire. Par « plaire », il entend fasciner son entourage par ce qu’il dit. Quand l’occasion se présente, il n’hésite pas et parle. À gauche, à droite, qu’il soit écouté ou non, peu importe le sujet – pourvu qu’il ait quelques connaissances en la matière – , il parle. Dans ses discussions, il profite de l’instant pour évoquer des citations ou phrases