4. La scolarisation des enfants et des jeunes en situation de handicap

4. 1. Historique :

La scolarisation des enfants et jeunes handicapés s’inscrit dans un long processus, notamment à travers la question de l’éducabilité des enfants qui traverse le XIXe siècle (Travaux de Itard avec Victor l’enfant sauvage et Edouard Seguin à la Salpétrière).
On peut dater la naissance de « l’enseignement spécialisé » en 1909, année durant laquelle est votée la loi créant les écoles et classes de perfectionnement pour enfants arriérés. Ces classes, créées à l’instigation de médecins aliénistes (Bourneville). Ces classes ont pour vocation d’accueillir et d’instruire des enfants placés en asile et d’accueillir aussi des enfants arriérés déjà scolarisés. Une logique de ségrégation se met en place même si la scolarisation des enfants arriérés dans les classes de perfectionnement reste modeste jusqu’à la Seconde guerre mondiale.

Le régime de Vichy (1940-1944) formalise un choix déterminant du fonctionnement de la scolarité des enfants handicapés en organisant le secteur médico-éducatif, c’est à dire la mise en place de structures mixtes ou complémentaires de soins et d’éducation. On entre, à partir de la Libération dans une logique d’adaptation. L’idée est de proposer des cadres d’accueil à l’ensemble de la population inadaptée handicapée mais aussi socialement défavorisée ou « familialement défaillante ». Un partage de l’enfance inadaptée s’établit : aux établissements spécialisés les enfants handicapés, à l’école les inadaptés sociaux. Les classes de perfectionnement (qui accueille jusqu’à 15 élèves vont se développer pour recevoir non seulement les enfants déficients mais aussi des enfants victimes de la guerre, puis des cas sociaux puis des enfants d’immigrés.
Cette logique d’adaptation domine jusqu’en 1975. Elle produit un développement important des classes de perfectionnement (4000 en 1963), la création des classes de transition et classes pratiques puis des