La plupart des règles du théâtre classique sont nées de la réflexion des auteurs dramatiques sur la "Poétique" d'Aristote. Tous les dramaturges du XVIIème siècle se réfèrent au modèle définit par l e philosophe. Toutefois, cela ne représente que des directives, qu'ils n'hésitent pas à enfreindre pour les besoins de la scène. "La principale règle est de plaire et de toucher: toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première" rappelle Racine dans la pièce Bérénice. La plupart des préfaces de Racine sont animées d'un même but polémique: affirmer la conformité de ses pièces vis- à-vis des règles. Molière, quant à lui, tourne en dérision les doctes et leurs prétentions de savoir. Dans Dom Juan, par exemple, il entreprend de commencer la pièce par ces propos de Sganarelle : « Quoi que puisse en dire Aristote et toute sa philosophie, il n'est rien d'égal au tabac », il montre ainsi le peu de cas qu'il fait d'eux, mais aussi des règles alors instaurées.

La règle des trois unités

Les unités d'action, de temps et de lieu sont des règles très importantes, qui façonnent en profondeur la structure d'une pièce de théâtre classique.

On dit (à partir des années 1640 environ), que l'action d'une pièce de théâtre est unifiée lorsque l'intrigue principale est dans un rapport tel avec les intrigues accessoires que l'on puisse constater à la fois:
Qu'aucun élément de l'action ne peut être supprimé sans entraîner l'incompréhension partielle de l'intrigue (ces éléments sont donc absolument nécessaires).
Que tous les éléments (intrigues accessoires) apparaissent dès la scène d'exposition et trouvent leur conclusion dans le dénouement.
Que le développement de l'intrigue principale (aussi bien que des intrigues accessoires) dépend exclusivement des données de l'exposition, sans introduction tardive d'évènements dû au hasard
Mais aussi que chaque intrigue accessoire exerce une influence sur l'intrigue principale.

Aristote, déjà,