Tout d’abord les personnages souffrent physiquement : le mendiant de Victor Hugo« grelotte de froid » , celui de Picasso est « aveugle », quant au personnage de Maupassant, dans une perspective réaliste, insiste sur son infirmité avec « une jambe tordue » et « un pied bot » puis sur l’épuisement qu’en résulte car il est « las de ne plus traîner ».
Les trois personnages ont faim ; le premier document représente un vieil homme entrant de mendier pour survivre, Maupassant lui insiste sur le fait que son personne est faim, et Cloche est décrit comme « torturé par la faim » et a « le ventre aussi vide que sa poche ».
De plus, la pauvreté est visible ; non seulement par la maigreur comme du « Vieux Guitariste aveugle » aux mains squelettiques et à son visage blême, mais aussi par le vêtement. Ainsi ceux du guitariste sont déchirés, le mendiant d’Hugo porte un « manteau tout mangé devers » et un « haillon désolé ».
Néanmoins « Le Gueux » offre une image très réaliste puisque Maupassant insiste sur son infirmité, sa pauvreté, son rejet dont il est objet dans la société, et son épuisement. La mort ultime révèle une vision très pessimiste de la condition de l’homme et de la société.
Cependant, leurs rapports avec les autres hommes sont bien différents. Le pauvre de Victor Hugo est accueilli chaleureusement chez le poète, qui parle avec lui, lui offre "une jatte de lait". L'aveugle de Picasso, lui, semble seul sur un trottoir. Il occupe toute la surface du tableau. Dan la nouvelle de Maupassant, Cloche est dans un paysage hostile, qui n'a rien à lui offrir (les branches sont "nues"), et il ne fait que des rencontres brutales : "on le rudoya", "on le chassa de partout".
Les registres sont donc nettement différents. Maupassant souligne la souffrance pathétique du gueux, avec des termes forts : "détresse", "exténué", "insondable misère". L'absence totale de compassion rend le destin de Cloche tragique : ni la terre ni les hommes ne lui offrent la moindre issue pour