Je veux peindre la france
On observe une montée de la violence en trois étapes :
- l'agression du premier jumeau, Esau (v 1-10), dont on dépeint la violence brutale avec un champ lex qui pourrait être celui de la boxe ("empoigne, à force de coups... de poings, de pieds"). Cependant cette bataille n'est pas dans les règles : il utilise des moyens qui ressemblent plutôt au comportement animal ("puis, à force de coups / D'ongles" : le contre-rejet du v 5 suivi d'un rejet brutal au v 6 mime le coup et la violence du geste), il multiplie les attaques (accumulation : "d'ongles, de poings, de pieds", avec allitération en "d" qui marque les coups), et cherche le mal pour le mal, vu la connotation péjorative des verbes "brise le partage, fait dégât du doux lait , arracher la vie" (...)
Plan du commentaire:
Introduction
I) La montée de la violence
A. En trois étapes
B. Soutenue par les procédés épiques
C. Une vision pathétique et tragique de la France qui ouvre sur le registre polémique
Transition
II) Le baroque
A. D'Aubigné, le visionnaire
B. Le choc visuel : l'expressionnisme des couleurs
C. Une esthétique de l'excès
Conclusion
Poème étudié:
Je veux peindre la France une mère affligée,
Qui est entre ses bras de deux enfants chargée.
Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups
D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
Dont nature donnait à son besson l'usage ;
Ce voleur acharné, cet Esau malheureux
Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
Si que, pour arracher à son frère la vie,
Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie.
Mais son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui,
Ayant dompté longtemps en son coeur son ennui,
A la fin se défend, et sa juste colère
Rend à l'autre un combat dont le champ est la mère.
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que