Jean calvin
La conversion et la fuite
Réformateur et écrivain. Né un quart de siècle après Luther, Jean Calvin est le plus célèbre parmi ceux des réformateurs qui cherchèrent à organiser et à structurer théologiquement la nouvelle Eglise. Souvent associé à son prédécesseur en tant que fondateur du protestantisme, il a sans doute, plus que le moine de Wittenberg, donné de la religion réformée une image de rigueur, voire d'ascétisme.
Sur le plan littéraire, Calvin, en écrivant ou en traduisant ses œuvres en français, est l'un des premiers écrivains importants dans cette langue, qu'il choisit parfois pour faciliter la propagation de ses idées.
Jean Calvin naquit le 10 juillet 1509 ; il était le fils du procureur fiscal de l'évêque de Noyon - le nom sera par la suite calqué sur le latin Calvinus. L'enfant, que son père destinait à la prêtrise, fut dès 1521 pourvu de deux bénéfices ecclésiastiques. Jean Calvin reçut d'abord une formation d'humaniste ; il effectua des études de lettres et de philosophie aux collèges de la Marche et de Montaigu à Paris, puis de droit à Orléans, où il rencontra Pierre de L'Estoile ; en 1529, il se rendit à Bourges, attiré par les cours de droit d'Andrea Alciati. C'est vers 1530 qu'il écrivit, en latin, sa première œuvre, un commentaire du De clementia, de Sénèque (publié en 1532).
A la mort de son père, Calvin revint à Paris, et, passionné par les controverses théologiques, il adhéra vers 1533 aux idées de la Réforme protestante, initié par son cousin Olivétan et les érudits Lefèvre d'Etaples, Guillaume Budé et Nicolas Cop, alors recteur de l'Université de Paris. Il participa à la défense de l'ouvrage de Marguerite de Navarre Miroir de l'âme pécheresse. Condamné par le parlement après l'affaire des Placards, il dut quitter Paris ; avant de s'enfuir à Bâle en janvier 1535, il revint à Noyon résigner ses bénéfices ecclésiastiques.
Il passa quelque temps à Ferrare, chez la duchesse Renée de France, puis, en 1536, après un