Jean de la fontaine, la jeune veuve
Introduction :
La Fontaine, fabuliste du 17ème siècle, s’est inspiré des fabulistes de l’Antiquité Phèdre et Esope mais aussi de certains récits orientaux. Le but des fables est de fournir des éléments de réflexion. Le récepteur des visées didactiques est le dauphin du roi, c’est donc à un enfant appelé à gouverner plus tard que La Fontaine entend, grâce au monde animal, fournir une vision sur la morale, la justice. Cette dimension morale est marquée dans les premiers livres, qui comme « Caractère » ont connu des rééditions successives. Les « derniers livres » comportent une dimension plus philosophique comme la fable de La Jeune Veuve permettant de délivrer une réflexion sur les sentiments humains en particulier la douleur à la perte d’un être cher.
Problématique :
Etudier comment, à travers les apparences d’un récit plaisant humoristique, l’auteur délivre une vision philosophique de l’action du temps sur les sentiments humains.
Plan : 1) Un récit plaisant 2) Les personnages en présence 3) La conception générale
1) Un récit séduisant
a) Une structure travaillée
Il s’agit d’une fable versifiée organisée en deux étapes : le récit vers 16 à 48 précédé d’une morale introductive vers 1 à 15. Cette morale entend orienter notre réception du récit immédiatement. Le texte gagne son efficacité par des jeux d’écho entre ces deux parties d’abord au niveau du thème, avec la jeune veuve mise en scène dans le récit, le récit fonctionne comme une démonstration de la morale introductive qui est qu’avec le temps la tristesse s’envole, s’explicitant à partir du vers 34 tant et si bien que l’évolution du personnage féminin confirme le parallélisme des vers 5 à 8 : « Entre la veuve d’une année / Et la veuve d’une journée / La différence est grande : on ne croirait jamais / Que ce fût la même personne ».
De fait cette différence est manifestée à travers le discours direct pour les paroles de la