les obseques de la lionne
330 mots
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Dans un premier temps, analysons de quelle manière Jean de la Fontaine implique le lecteur dans sa fable. Il s’adresse à lui à travers divers commentaires et considérations. « Pour revenir à notre affaire » vers 24, l’adjectif possessif « notre » place ensemble le lecteur et le fabuliste, ce qui crée une complicité. Dans la morale de cette fable, la Fontaine utilise des verbes à l’impératif et au futur : « Amusez les Rois par des songes, Flattez-les, payez-les (…) vous serez leur ami » vers 52-55. Il conseille le lecteur, lui fait des recommandations quant à la façon d’amadouer une personne abusant de son pouvoir. La Fontaine utilise une deuxième fois l’impératif pour prendre à parti le lecteur : « Jugez si chacun s’y trouva » vers 11, ce qui donne un effet de connivence. Dans un second temps, voyons quels procédés a utilisé Jean de la Fontaine pour faire de sa fable un récit dynamique. Il a, tout d’abord, employé une écriture versifiée et rythmée : des rimes embrassées (vers 3 à 6) et des rimes plates (vers 1 et 2), des mètres pairs avec alternance d’octosyllabes et d’alexandrins et des enjambements. Tous ces éléments apportent une grande fluidité à la fable et la rendent attrayante. Le texte est cadencé par les prises de parole des nombreux personnages : le narrateur, la Fontaine (vers 11 et 17), le discours du Roi (vers 33) et du Cerf (vers 39) et les paroles rapportées de la Lionne absente (vers 44-49). La Fontaine a adopté un schéma narratif de la fable : situation initiale (la mort de la Lionne), l’élément perturbateur (« le Cerf ne pleura point » (vers 25), les péripéties (l’intervention de l’auteur), l’élément de résolution (le discours indirect de la Reine) puis une situation finale précédée de la morale. La Fontaine a inséré une représentation théâtrale : le coup de théâtre avec le cerf condamné puis récompensé. Le récit riche en rebondissements, l’alternance récit et discours, des événements rapidement présentés font de cette fable un récit varié,